Après 4 saisons passées avec les San Antonio Spurs, Boris Diaw a rejoint l’Utah à l’intersaison où il a notamment retrouvé son coéquipier en sélection nationale, Rudy Gobert. Boris a pris part, hier, à une conférence téléphonique avec les médias français où il est notamment revenu sur son adaptation dans sa nouvelle équipe, son entente avec Rudy Gobert et les objectifs pour Utah cette saison.
Comment te sens-tu dans ta nouvelle équipe ? Dans ta nouvelle ville ?
«Très bien. Dès le moment où j’ai été échangé, j’ai été en contact avec le staff du Jazz et ça s’est tout de suite bien passé. Ils ont pas mal d’influence d’anciens des Spurs, par rapport aux gens qui sont dans l’organisation aujourd’hui. Il y a notamment le General Manager Dennis Lindsey, mais aussi l’entraîneur Quin Snyder. C’est vrai qu’il y a pas mal de similitudes donc du coup je m’y sens assez bien. Puis, on a un petit peu la même philosophie en termes de basket, jeu de passes, jeu d’équipe, donc c’est quelque chose qui est bien. J’aime bien l’équipe, on est une équipe jeune, qui a beaucoup de potentiel et encore une bonne marge de progression. Quant à l’Utah… l’état est magnifique. Il y a plein de choses à voir avec les parcs et les montagnes donc je m’y sens bien.»
La patte Spurs à Utah, peux-tu nous en dire plus et que penses-tu des jeunes pousses Dante Exum et Trey Lyles ?
« L’influence des Spurs on la ressent beaucoup. L’entraîneur est assez proche de Popovich, il a un petit peu les mêmes automatismes. Il a toutefois sa propre vision du basket. En termes de système de jeu ce n’est pas pareil qu’aux Spurs mais en termes de philosophie ça reste relativement similaire. Il y a des jeunes qui ont beaucoup de qualité. Dante Exum et Trey Lyles, ce sont des piles électriques ! Il faut les canaliser. Ils ont beaucoup de talents. Lyles a beaucoup progressé sur le tir extérieur. Il met beaucoup de trois points depuis le début de la pré-saison. Exum est très athlétique. Il est capable de très bien défendre et il est très bon sur le jeu de transition grâce à sa vitesse. »
Tu joues maintenant avec Rudy Gobert, y a-t-il des automatismes ?
«On ne se connait pas mal et c’est sûr que c’est plus facile. On a certains automatismes sur le terrain. On a déjà des repères, surtout par rapport aux autres joueurs que je ne connais pas encore bien. C’est plus simple de jouer avec quelqu’un que l’on connait déjà. On se sert de ces automatismes, notamment en début de saison.»
En tant que joueur expérimenté dans une des équipes les plus jeunes de la ligue, comment te sens-tu ?
«Heureusement que je suis là pour amener un peu de vieillesse dans cette équipe (rires). Il y a moi, Joe Johnson et George Hill qui ont beaucoup d’expérience. C’est pour cela que dans le recrutement ils ont voulu faire venir des joueurs expérimentés. L’équipe aussi progresse, et même s’il y a pas mal de jeunes, il y a beaucoup de jeunes qui sont là depuis quelques années. Gordon Hayward n’est pas très vieux mais ça fait pas mal d’années qu’il est ici, Rudy aussi ça fait trois ans qu’il est là. Tous ces jeunes-là prennent aussi de plus en plus d’expérience année après année et ça devient une équipe qui n’est plus si jeune que ça.»
Y a-t-il une différence entre le Rudy Gobert de l’équipe de France et celui de l’Utah Jazz ?
«Il lui est demandé de faire la même chose qu’en équipe de France. La différence, c’est que sur une saison entière, le but c’est de le faire vraiment progresser. Ce n’est pas comme sur une compétition couperet de trois semaines.»
L’objectif pour Utah cette saison, c’est les playoffs ? Quels sont vos principaux concurrents pour décrocher cette place ?
«C’est l’objectif non dit. On ne l’a pas affiché clairement mais tout le monde a envie de faire les playoffs. Donc oui c’est vraiment ce qu’on a comme objectif. En tout cas je sais que les joueurs sont motivés pour ça et personnellement je pense qu’on en a le potentiel. Concernant la concurrence, il y en a pas mal. A l’Ouest c’est toujours aussi serré, donc c’est toujours difficile de gagner sa place en playoffs. Il y aura beaucoup d’équipes, dont Portland par exemple.»
Au niveau des transferts NBA, tu as l’habitude. Ressens-tu une certaine amertume d’avoir quitté les Spurs pour faire de la place à Pau Gasol cet été ?
«Il n’y a pas d’amertume. Ça fait partie du métier, chaque franchise essaye de construire et de reconstruire l’équipe la plus forte possible pour pouvoir gagner un titre donc je comprends bien.»
Le changement de club ça te donne une motivation supplémentaire ? Le challenge avec Utah est-il plus excitant que les autres ?
«La motivation est toujours là. Ce n’est pas une nouvelle motivation, par contre c’est un nouveau challenge. C’est toujours intéressant d’avoir de nouveaux challenges, d’avoir des choses différentes, de ne pas s’installer dans cette routine d’une saison à l’autre. Les choses sont différentes, des nouveaux coéquipiers, un nouveau staff et comme je le disais un nouveau challenge. Ce qui compte c’est d’avoir un challenge, que ce soit viser le titre chaque année comme San Antonio ou d’essayer de construire et viser les playoffs, il faut avoir un but. Là on a un but et c’est excitant également. Jouer le titre avec San Antonio c’était excitant. Avec Phoenix aussi le but était de jouer le titre. Quand j’étais à Charlotte, c’était de faire playoffs, on ne les a pas faits la première année, puis on a travaillé et on a réussi la deuxième année avec Larry Brown. J’étais content d’avoir réussi à faire ça, à faire grandir l’équipe. C’est différent.»
Quelques mots sur les Golden State Warriors. Qui concrètement pourrait les empêcher d’être champions ?
«Non, on ne connait jamais le champion. On peut parler de favori, c’est sûr que Golden State est favori, Cleveland est un des favoris aussi, ils sont là pour défendre leur titre. San Antonio s’est bien renforcé. Il y a quelques équipes qui sont favorites et ce n’est pas comme si Golden State était tout seul et bien aussi du lot. Ils vont devoir faire leurs preuves même si c’est une équipe favorite, et le titre est loin d’être joué.»